La Commission Juridique Nationale supporte, depuis de nombreuses années, la gestion complète des dossiers qui lui sont confiés. Le travail est énorme, précis et chronophage. Il n’y a qu’à voir les différentes cartes des agressions sur notre site et aujourd’hui, plus de 300 dossiers sont constitués et restent « actifs ». Il faut donc les gérer et rester réactif.
L’idée d’avoir un outil performant et moderne afin de gérer au mieux ces dossiers, a donc germé au sein de notre Commission Juridique. Francis Lombart et Jean-Jacques Demarez composent cette commission au combien importante. Geoffrey Luzinski très impliqué dans le juridique de sa SR, est venu épauler la commission et a fait quelques constats puis des idées ont germées dans l’équipe. La faisabilité est réelle et lors du dernier Conseil National, à Troyes, Geoffrey Luzinski a présenté ce qui va vite devenir un outil indispensable pour l’UNAF.
UNAF : « Geoffrey, peux-tu te présenter ? »
G.L. : « J’ai 38 ans, je suis policier sur le département 92 et plus précisément en Unité Judiciaire de Nuit en tant qu’Officier de Police Judiciaire. Je réside sur les Yvelines tout en étant originaire de la Gironde. J’ai commencé l’arbitrage dans le District Gironde Est tout en étant membre de l’UNAF Gironde Est pendant ces années.
Je poursuis ma passion qu’est l’arbitrage en étant arbitre D1 sur le 78, et j’apporte de mon temps à mon District en étant membre de la Commission Statuts et Règlements.
J’occupe à présent les fonctions de Président Délégué, Secrétaire Général et Délégué Juridique de la SD 78. J’ai par ailleurs été Président et Délégué Juridique Régional de la SR PARIS IDF lors de la précédente mandature. »
UNAF : « On sait que la gestion des dossiers juridiques est chronophage pour la Commission que tu es venu l’épauler pendant l’indisponibilité de Francis Lombart. Qu'as tu constater dans un premier temps ? »
G.L. : « La lourdeur du dossier juridique dans sa globalité tout en ayant quelques fois des dossiers mal constitués du fait ; soit d’un manque de pièces constituant le dossier, soit d’une plainte avec une infraction insuffisamment caractérisée.
Le côté chronophage vient aussi du fait que tous les dossiers sont sur support papier, ce qui entraine un suivi quotidien long et fastidieux alors que nous pourrions automatiser certaines tâches, qui avec le temps, alourdissent le dossier concerné et le suivi des autres qui arrivent tout au long de la saison au niveau national. »
UNAF : « L'idée a donc germé afin de mettre en place un outil informatique pour gérer au mieux les dossiers. Va-t-il porter un nom et quels vont être ses contenus ? »
G.L. : « Le Logiciel s’appellera – SAJES -, acronyme de Suivi des Affaires JuridiquES. Lors du premier cahier des charges, Jérémie Bernard (Président de la SD 44) a nommé le projet juridique ainsi. Ce nom convient parfaitement à l’esprit de ce logiciel.
Dans un premier temps, nous allons passer du papier à la numérisation des documents. Il n’y aura plus de dossier papier.
Le dossier Juridique sera décomposé en deux phases :
– La première, « l’alerte agression » concernera tous les actes de nature à porter atteinte à l’image de l’arbitre, la palette est extrêmement large.
Cela concernera toutes les personnes officiant en tant qu’arbitre, qu’ils soient adhérents ou non.
– La seconde (sur la base de l’alerte), c’est « l’affaire juridique » proprement dite et s’adressera à nos adhérents et pour laquelle un dépôt de plainte aura été établi avec une prise en charge par l’UNAF.
6 infractions prédéterminées seront présentes sur le logiciel et les documents pour chaque infraction seront à envoyer à l’UNAF. »
UNAF : « Qu'elles vont être les améliorations pour le traitement des futurs dossiers par rapport à avant ? »
G.L. : « L’amélioration majeure sera la simplification et l’automatisation de certaines tâches tout en bordant de manière significative la marge de manœuvre des acteurs qui géreront le dossier juridique. L’automatisation va grandement améliorer la gestion en temps réel des dossiers et par conséquent le suivi quotidien. »
UNAF : « Qu'est-ce qui va changer pour nos délégués juridiques, nos collègues agressés et pour vous les membres de la commission ? »
G.L. : « Le plus important pour nos collègues, c’est déjà la prise en charge morale que nous faisons au niveau local pour aider et soutenir nos collègues agressés. Cela ne changera pas et cela participe grandement à leur rétablissement et même s’ils constatent que tous les acteurs se sentent concernés au niveau SR et National, cela y participera encore plus.
Dès la prise en compte de « l’alerte agression », un message de soutien partira automatiquement chez notre collègue et un suivi automatique sera effectué à chaque mouvement majeur de son dossier.
Le changement important sera la numérisation au niveau local de toutes les pièces qui concernent le dossier juridique avant l’envoi au National. S’il manque des pièces majeures au dossier (ex : dépôt de plainte), le dossier ne partira pas et ne pourra donc pas être accepté et validé par l’UNAF.
Il sera mis en place une messagerie juridique pour répondre à tous les acteurs et à nos collègues si ceux-ci ont des questions. L’UNAF pourra gérer de manière décentralisée la gestion quotidienne du juridique tout en ayant un suivi en temps réel. Il y aura enfin un outil de statistique pour répondre à nos institutionnels, qui d’une certaine manière, ne souhaitent pas connaitre les vrais chiffres portant atteinte à notre famille. »
UNAF : « Qu'attendez-vous concrètement de ce logiciel ? »
G.L. : « Les délégués juridiques des Sections Départementales doivent prendre conscience que si eux gèrent un dossier, l’UNAF Nationale en gère des centaines… Nous leur donnerons un outil de simplification, qui à l’usage, concentrera la section locale à gérer plus le soutien que la « paperasse ». Ce logiciel doit apporter un vrai gain de temps sur des dossiers constitués de manière égale pour toutes les SR. »
UNAF : « Que veux-tu ajouter en conclusion ? »
G.L. : « Ce que font les acteurs de terrain à tous niveaux est déjà bien mais nous devons moderniser notre fonctionnement et notre prise en charge.
Nous restons des bénévoles mais nous pouvons « professionnaliser » notre bénévolat pour mieux aider et soutenir les acteurs mais au-delà de tout, nos collègues qui vont sur les terrains.
L’UNAF doit être innovante et porteuse de projets à l’échelle nationale sur le juridique.»
Nous tenons à remercier Jérémie Bernard et Mickael Icart pour leur disponibilité, aide et conseils sur SAJES sans oublier de souligner l'aide précieuse de la Commission Juridique Nationale et l'appui sans faille du CDN dans la mise en place de ce projet.
Voici donc un outil qui sera vite indispensable à nos délégués juridiques départementaux, régionaux et bien sûr nationaux.